QUELLE FIN DE CETTE GRÈVE ?

Comment cette grève s'est-elle terminée ?

Précocément, pas d'elle même, ni par l'encadrement directe, mais elle a été stoppée de façon autoritaire sur ordre de l'évêque de la Vendée. Un jeudi, le 30 mai ou le 6 juin, nous avons appris que nous devions quitter l'établissement le lendemain vendredi, sans date de retour. Nos parents avaient été avertis dans la journée pour organiser notre retour dans nos famille avec tout notre trousseau. Nous avons été séparés, sans capacité de réagir.

Nous avons été reconvoqués fin juin pour une journée d'épreuves sportives comptant pour le baccalauréat, après la fin du mouvement au niveau national.

Chaque élève a été convoqué début juillet une journée à Nantes pour les épreuves, toutes par oral, du Bac.

De façon étonnante, nous étions en septembre 1968 54 sur 56 à être entrés au Grand Séminaire* du Diocèse à Luçon, alors que les années précédentes à peine la moitié ou moins des élèves de terminale du petit séminaire Jean XXIII continuait dans la formation de futur prêtre après le Bac. Plus de la moitié rejoignait la vie civile.

           * le grand séminaire, c'était l'établissement  "supérieur" de la formation des futurs prêtres en cinq ans d'études

Beaucoup d'entre nous étions frustrés et nous n'avions pas fait le deuil de notre séparation et de notre expérience collective non finie.

À ce grand séminaire, nous avons été confrontés à des ambivalences. Un professeur assez jeune (Joseph Courtès) nous éveillaient à une culture générale attrayante, après avoir déserté son poste le mois de mai précédent pour recenser à Paris tous les écrits des rues et en faire un traitement structuraliste passionnant. Mais les autres, en écriture « sainte » (Louis Marie Billet, ex futur archevêque des Gaules) ou en « philosophie théologique », restaient sur des bases dogmatiques fermées à toute remise en cause.

Au bout de trois mois l'un d'entre nous est reparti dans le civil. Et au bout de deux ans moins de dix élèves seulement restaient, soit beaucoup moins que les promotions précédentes.

Le diocèse, qui avait péroré dans son bulletin au 4ème trimestre 1969 sur le renouveau des vocations illustré par notre entrée en masse au grand séminaire, n'a pas publié les chiffres des désaffections par la suite.

Une suite ?

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